Le compte épargne-temps (CET) représente une solution flexible pour gérer vos droits à congés et votre rémunération. Ce dispositif vous permet d’épargner des jours de repos non utilisés, des RTT ou des éléments de salaire pour les utiliser ultérieurement.
Que vous soyez salarié du privé ou agent de la fonction publique, découvrez dans ce guide détaillé tous les mécanismes du CET et les différentes façons d’optimiser son utilisation.
La monétisation des droits acquis ouvre de nouvelles perspectives pour votre carrière. Vous pouvez transformer vos jours épargnés en complément de salaire lors d’un passage à temps partiel ou financer un projet personnel comme une formation longue.
Le CET s’adapte à vos besoins avec une grande souplesse. Vous gardez la possibilité d’aménager votre fin de carrière en préparant une retraite progressive ou anticipée. Le transfert vers un plan d’épargne retraite vous garantit des avantages fiscaux significatifs.
Un atout majeur réside dans la sécurisation de vos droits. En cas de changement d’employeur, vous conservez la faculté de transférer votre épargne ou de la faire consigner auprès de la Caisse des dépôts. Cette garantie protège votre capital jusqu’à 87 984 euros en 2024.
La gestion du CET repose sur des règles précises définies par accord collectif ou convention. L’alimentation s’effectue par le versement de jours de congés non pris, dans une limite annuelle fixée à 10 jours. Un plafond exceptionnel de 70 jours s’applique en 2024 dans le cadre des Jeux Olympiques.
Le déblocage des droits se décline sous plusieurs formes : prise de congés, conversion monétaire ou transfert vers un plan d’épargne retraite. À titre d’exemple, un cadre ayant épargné 20 jours pourra choisir d’en monétiser 10 et conserver les autres pour un futur projet professionnel.
La valorisation des jours suit un barème établi selon la catégorie professionnelle, avec des montants revalorisés depuis janvier 2024.
Les modalités d’application du CET varient significativement selon votre statut professionnel. Dans le secteur privé, la convention collective détermine les règles spécifiques d’utilisation et de plafonnement. Un cadre peut par exemple bénéficier d’un nombre de jours épargnables plus élevé qu’un employé.
Pour la fonction publique territoriale, le décret du 26 août 2004 encadre strictement le dispositif. Les agents accumulent leurs droits dans une limite de 60 jours, avec une valorisation forfaitaire par catégorie A, B ou C.
Le secteur hospitalier propose quant à lui un système mixte : une partie des jours reste disponible pour des congés, tandis qu’une autre fraction peut alimenter un plan d’épargne retraite additionnel. Cette formule s’adapte particulièrement aux contraintes des personnels soignants.
La négociation d’un accord collectif constitue l’étape fondamentale pour créer un CET dans une organisation. Cette démarche passe obligatoirement par une convention d’entreprise ou d’établissement, sans possibilité d’instauration par décision unilatérale de l’employeur.
L’accord définit précisément les éléments clés du fonctionnement : méthodes d’alimentation autorisées, plafonds applicables et conditions d’utilisation des droits. Une attention particulière porte sur la garantie financière des sommes épargnées, avec l’obligation d’assurer leur protection au-delà de 92 736 euros en 2024.
Les partenaires sociaux négocient également les modalités pratiques comme la valorisation des jours, les périodes de déblocage possibles et les cas de transfert vers d’autres dispositifs d’épargne.
La création d’un CET requiert des prérequis spécifiques pour le salarié. Une ancienneté minimale dans l’entreprise s’avère généralement nécessaire, variant selon les secteurs d’activité.
La démarche commence par une demande écrite adressée au service des ressources humaines. Un formulaire détaillant vos choix d’alimentation du compte doit accompagner cette requête.
Les travailleurs en CDD peuvent aussi bénéficier du dispositif, sous réserve que leur contrat couvre une période suffisante. Pour les temps partiels, l’accès au CET s’effectue dans les mêmes conditions que pour les salariés à temps plein.
Un délai de réflexion de 15 jours est accordé après l’ouverture pour définir les modalités d’épargne souhaitées.
La mise en place d’un CET reste une démarche volontaire pour l’entreprise. À ce jour, seulement 20% des salariés du secteur privé bénéficient de ce dispositif dans leur organisation.
Une fois instauré, l’employeur ne peut contraindre les collaborateurs à ouvrir ou utiliser un compte épargne temps. Le salarié conserve sa pleine liberté dans l’utilisation du dispositif. Cette autonomie s’étend au choix des éléments à épargner, qu’il s’agisse de jours de repos ou de rémunération.
Les petites structures de moins de 50 salariés montrent un intérêt croissant pour le CET en 2024, notamment grâce aux nouvelles dispositions facilitant sa mise en œuvre par accord simplifié.
Le transfert des congés vers un CET suit une réglementation précise. Seuls les jours au-delà de la 5e semaine de congés payés peuvent être versés sur le compte. Cette règle protège votre droit au repos annuel minimum.
Les RTT représentent une source majeure d’alimentation du compte. Un salarié aux 35 heures, peut verser l’intégralité de ses jours de réduction du temps de travail non utilisés, contrairement aux congés payés légaux.
La conversion des jours de fractionnement enrichit aussi les possibilités d’épargne. Ces journées supplémentaires, acquises lorsque vous posez des congés hors période estivale, augmentent votre capital. Par exemple, un collaborateur prenant ses vacances en octobre bénéficie de deux jours additionnels épargnables sur son CET.
À la suite de l’arrêté du 9 janvier 2024, une augmentation exceptionnelle du plafond d’épargne s’applique cette année. La limite maximale passe désormais à 70 jours, contre 60 habituellement.
Pour les personnes ayant déjà dépassé le seuil de 60 jours fin 2023, une mesure spéciale autorise l’ajout de 10 journées supplémentaires en 2024. Cette disposition s’avère particulièrement avantageuse dans le contexte des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Les agents publics conservent la possibilité de maintenir sur leur compte les jours excédant ces nouveaux plafonds ou de les utiliser selon les modalités prévues par leur administration.
La majoration salariale des heures supplémentaires peut enrichir votre CET. Cette option permet d’épargner non seulement les heures travaillées au-delà de la durée légale, mais aussi leurs bonifications.
Un large éventail de primes vient compléter ces possibilités d’épargne. Votre treizième mois, vos gratifications exceptionnelles ou vos primes d’ancienneté constituent autant d’éléments monétaires transférables vers votre compte.
Les dispositifs d’intéressement s’ajoutent à cette liste, sous réserve que l’accord collectif l’autorise. La conversion de ces avantages financiers en temps capitalisé suit un barème précis, calculé selon votre rémunération horaire de base.
La transformation des droits acquis sur votre CET s’effectue selon vos besoins. Vous avez la possibilité de prendre des jours de repos, de recevoir une compensation financière ou d’alimenter votre épargne retraite.
Pour débloquer votre compte, adressez une demande écrite à votre employeur en précisant l’option choisie. Par exemple, un salarié souhaitant financer un projet personnel peut convertir 15 jours épargnés en rémunération immédiate.
La monétisation partielle représente une alternative intéressante. Cette formule permet de conserver une partie des jours pour des congés futurs tout en bénéficiant d’un complément de revenu. Un choix particulièrement adapté aux périodes de transition professionnelle ou aux projets nécessitant un financement ponctuel.
La valorisation financière des jours épargnés sur le CET suit un barème revalorisé depuis janvier 2024. Les montants bruts par jour varient selon la catégorie : 150€ pour les cadres de catégorie A, 110€ pour la catégorie B et 83€ pour la catégorie C.
Cette revalorisation s’applique automatiquement dans les structures ayant adopté une délibération autorisant la conversion monétaire du CET. Un agent de catégorie B disposant de 20 jours sur son compte peut désormais obtenir jusqu’à 2 200€ bruts.
La règle des 15 jours minimum à conserver sur le compte reste en vigueur. Cette disposition garantit une réserve de congés tout en permettant une flexibilité dans l’usage des droits supplémentaires.
Les sommes versées sur votre CET suivent un régime fiscal particulier. L’argent épargné sur le compte n’est pas imposable au moment du versement. En revanche, lors de leur utilisation, ces sommes intègrent votre revenu imposable et subissent les charges sociales salariales.
Un avantage fiscal notable s’applique pour les droits transférés vers un PER Collectif. Dans la limite de 10 jours par an, ces versements bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu.
La règle change pour un transfert vers un PEE : les montants versés comptent dans le plafond annuel de 25% de votre rémunération brute. Un salarié gagnant 36 000€ par an peut donc transférer jusqu’à 9 000€ de son CET vers son PEE.
La conversion des droits CET en épargne retraite représente une option stratégique pour préparer l’avenir. Cette possibilité permet d’alimenter un PER dans des conditions avantageuses, notamment avec une limite maximale de 10 jours par année civile.
Un mécanisme particulier s’applique aux prélèvements lors du transfert : seule la CSG-CRDS de 9,7% est due sur les montants convertis. Cette mesure rend le dispositif particulièrement attractif pour constituer un capital retraite.
Par exemple, un cadre disposant de 15 jours sur son CET peut transférer 10 jours vers son PER en 2024, soit une valorisation de 1500€ bruts avec une contribution sociale réduite. Le solde reste disponible pour d’autres utilisations.
La préparation d’un départ anticipé à la retraite grâce au CET nécessite une planification minutieuse. Un délai minimal équivalent à votre préavis conventionnel additionné à la durée de votre congé doit être respecté lors de votre demande.
Pour aménager votre fin d’activité, deux formules s’offrent à vous : le passage à temps partiel rémunéré à taux plein ou l’arrêt complet avant la date officielle de départ. Un cadre disposant de 50 jours sur son compte peut ainsi opter pour un mi-temps sur 25 semaines tout en conservant son salaire intégral.
Les droits accumulés sur le CET génèrent des trimestres cotisés, particulièrement avantageux pour les personnes éligibles au dispositif carrière longue. Cette option permet une transition progressive vers la retraite tout en maintenant vos avantages sociaux.
La conservation de vos droits acquis sur le CET reste garantie lors d’un changement d’employeur. Cette possibilité s’applique autant pour une mutation entre services publics que pour un passage vers le secteur privé.
Votre nouvel employeur prend alors le relais dans la gestion de votre compte. Un salarié changeant d’entreprise peut par exemple transférer 20 jours épargnés vers son nouveau CET, sous réserve que sa nouvelle structure propose ce système.
La Caisse des Dépôts sécurise le transfert de vos avoirs depuis 2010. Elle convertit vos jours en unités monétaires et les conserve jusqu’à leur affectation sur votre nouveau compte. Cette solution pratique facilite votre transition professionnelle tout en préservant la valeur de votre épargne-temps.
La résiliation du contrat de travail par démission ouvre plusieurs possibilités pour votre épargne-temps. Vous gardez le choix entre la monétisation immédiate de vos jours ou leur placement sur un autre dispositif d’épargne.
Un collaborateur quittant son poste peut solliciter le versement d’une indemnité compensatrice correspondant à ses jours accumulés. Cette option permet de disposer rapidement d’un capital utilisable pour de nouveaux projets.
La transformation vers un plan d’épargne retraite représente une alternative intéressante. Dans ce cas, seule une contribution sociale de 9,7% s’applique sur les montants convertis, avec un maximum de 10 jours par année civile.
La récupération des sommes accumulées sur votre CET nécessite une démarche formelle auprès de votre service RH. Un formulaire spécifique détaille vos choix de déblocage et le montant souhaité.
Le versement s’effectue sur votre compte bancaire dans un délai moyen de 30 jours après validation de votre demande. La valorisation monétaire suit un calcul basé sur votre salaire journalier brut au moment du déblocage.
Pour les salariés du secteur privé, un accord préalable de l’employeur reste requis, sauf disposition conventionnelle contraire. Dans la fonction publique, une simple notification suffit dès lors que votre solde dépasse 15 jours.
Un conseil pratique : gardez une trace écrite de votre demande et conservez un minimum de 5 jours sur votre compte pour les imprévus.
Le moment idéal pour utiliser votre CET dépend avant tout de vos projets personnels et professionnels. La période estivale représente une opportunité privilégiée pour prolonger vos vacances au-delà des congés payés classiques.
Un salarié préparant un grand voyage peut par exemple débloquer 20 jours accumulés pour s’offrir 6 semaines consécutives de break. Les périodes de transition professionnelle constituent également des moments stratégiques pour puiser dans votre réserve.
La fin d’année s’avère particulièrement propice pour transformer une partie de votre épargne-temps en complément de rémunération. Un déblocage partiel permet de conserver une réserve tout en bénéficiant d’un apport financier ponctuel, notamment pour les fêtes ou les soldes d’hiver.
La monétisation de votre CET s’effectue selon des barèmes précis en 2024. Pour les agents publics, les montants s’élèvent à 150€ par jour pour la catégorie A, 100€ pour la catégorie B et 83€ pour la catégorie C.
Dans le secteur privé, la valorisation s’établit sur la base de votre salaire journalier majoré de 10%. Un prélèvement forfaitaire unique de 30% s’applique sur les sommes perçues, sauf si vous optez pour l’intégration à votre revenu imposable.
La demande de paiement s’adresse à votre service RH via un formulaire dédié, avec un versement sous 30 jours maximum. Pensez à conserver les justificatifs pour votre déclaration fiscale.
Une augmentation exceptionnelle s’applique en 2024 avec un nouveau plafond fixé à 70 jours au lieu des 60 jours habituels. Cette mesure temporaire répond aux besoins liés à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques.
La règle présente deux cas de figure. Pour les personnes ayant moins de 60 jours sur leur compte fin 2023, le maximum passe à 70 jours. Pour celles dépassant déjà les 60 jours fin 2023, leur plafond augmente de 10 jours supplémentaires.
Cette souplesse administrative permet une meilleure gestion des périodes de forte activité. Les jours dépassant ces nouveaux seuils peuvent être conservés sur le compte ou utilisés selon les dispositions prévues par votre convention collective.