En mai 2026, l’URSSAF pourra corriger automatiquement vos DSN en cas d’anomalies non traitées. Cette révolution de la gestion sociale impose aux entreprises et gestionnaires de paie en première ligne une vigilance accrue. Décryptage complet de ce dispositif et plan d’action pour s’y préparer.
Depuis 2017, la Déclaration Sociale Nominative (DSN) a révolutionné les obligations sociales des entreprises. Mais un problème persiste : les erreurs s’accumulent malgré les signalements.
Aujourd’hui, lorsque l’URSSAF détecte des anomalies via les Comptes-Rendus Métier (CRM), nombreuses sont les entreprises qui ne corrigent pas ces erreurs, faute de temps ou de maîtrise technique. Résultat : les données sociales sont dégradées, impactant les droits des salariés (retraite, chômage, indemnités journalières).
La DSN de substitution est la réponse de l’administration à cette problématique : si vous ne corrigez pas, l’URSSAF le fera à votre place. Avec les conséquences financières qui en découlent.
L’URSSAF utilise des outils automatisés pour identifier les incohérences dans vos DSN mensuelles : erreurs de cotisations, données manquantes, incohérences sur les rémunérations.
En mars de chaque année (à partir de 2026), vous recevrez un CRM consolidé listant toutes les anomalies non corrigées de l’année précédente. Le premier CRM de rappel sera disponible fin avril 2025 pour les anomalies 2024 selon l’URSSAF. Ce document indique :
Vous avez 2 options :
Si aucune action n’est entreprise, l’URSSAF génère automatiquement une DSN corrigée qui remplace définitivement la vôtre. Cette DSN est transmise à tous les organismes sociaux.
La DSN de substitution n’introduit pas de nouvelles pénalités, mais elle modifie fondamentalement la relation entre l’entreprise et l’administration sociale. Les risques sont d’ordre opérationnel et financier, avec une perte de maîtrise sur les corrections appliquées à vos déclarations.
Bien que la DSN de substitution ne vise initialement que les données impactant la retraite, il est utile de rappeler les types d’anomalies couramment signalées par l’URSSAF dans les comptes-rendus métier. Ces erreurs illustrent la complexité de la déclaration sociale et l’importance d’une vigilance continue :
Note : Ces exemples illustrent la diversité des anomalies DSN possibles. Seules celles impactant les droits retraite seront concernées par la substitution automatique dans un premier temps.
Action 1 : audit de vos DSN (Immédiat)
Action 2 : renforcement des processus (T3 2025)
Action 3 : outils et technologie (T4 2025)
Alternative : Plutôt qu’établir un plan d’action chronophage, choisissez un logiciel qui vous accompagne pas à pas dans cette mise en conformité. My Silae intègre des contrôles DSN « au fil de l’eau » avec alertes automatisées et corrections guidées pour éviter les CRM de rappel et DSN de substitution.
Action 4 : suggestions d’organisation interne (T1 2026)
Quand contester ?
Comment contester ?
Conseils pour une contestation efficace
La DSN de substitution concerne-t-elle toutes les anomalies ?
Non, au démarrage seules les données impactant les droits retraite (base et complémentaire) seront concernées. Le périmètre pourrait s’étendre progressivement.
Peut-on corriger après la substitution ?
Oui, mais c’est plus complexe. Il faut saisir la Commission de Recours Amiable dans les 2 mois suivant la notification. En cas de rejet, seul un recours contentieux reste possible.
Toutes les entreprises sont-elles concernées ?
Oui, toutes les entreprises soumises à l’obligation DSN sont concernées, quelle que soit leur taille. Le décret n° 2023-1384 du 29 décembre 2023 ne prévoit aucune exemption selon l’effectif. Les TPE peuvent même être plus exposées par manque de ressources dédiées au suivi des CRM.
Quid des erreurs de bonne foi ?
Le « droit à l’erreur » reste applicable si vous corrigez rapidement et versez les compléments dus. Mais la substitution automatique ne fait pas de distinction entre erreur et négligence.
La DSN de substitution marque un tournant majeur dans la relation entre entreprises et organismes sociaux. Fini le temps où les anomalies pouvaient s’accumuler sans conséquence : désormais, la qualité de vos déclarations devient un enjeu financier et opérationnel critique pour les entreprises et leurs gestionnaires de paie en première ligne.
Les entreprises proactives qui investissent dès maintenant dans la fiabilisation de leurs processus DSN prendront un avantage décisif. Les autres s’exposent à des corrections forcées coûteuses et chronophages.
Notre recommandation : ne subissez pas cette évolution, anticipez-la. Car la DSN de substitution n’est que le début d’une automatisation croissante du contrôle social. Mieux vaut être prêt.
Sources Officielles