Dans la gestion des ressources humaines, l’entretien de retour d’absence est un outil stratégique permettant d’accompagner les collaborateurs après une période d’absence, qu’il s’agisse d’un arrêt maladie, d’un congé maternité ou d’une formation longue.
Trop souvent sous-estimé, cet entretien joue un rôle clé dans la réintégration des salariés et le maintien d’une dynamique positive au sein des équipes. En parallèle, il contribue à prévenir les risques juridiques pour les entreprises.
Dans cet article, nous vous proposons un guide détaillé pour comprendre les aspects juridiques et les meilleures pratiques autour de cet entretien, et pour en faire un levier d’engagement dans votre politique RH.
L’entretien de retour d’absence est une discussion formelle ou informelle entre un salarié revenant d’une période d’absence et son manager ou responsable RH. Son objectif principal est de faciliter la reprise d’activité du collaborateur tout en identifiant ses besoins éventuels. Ce moment d’échange permet également de renforcer le lien de confiance entre l’entreprise et ses salariés.
Exemples d’absences concernées :
Bien qu’il ne soit pas obligatoire pour toutes les absences, cet entretien revêt plusieurs intérêts stratégiques :
Bien qu’ils puissent sembler similaires, ces entretiens répondent à des objectifs distincts. L’entretien de retour d’absence se concentre sur la réintégration du salarié après une période d’absence, tandis que l’entretien annuel porte sur l’évaluation globale des performances et des objectifs. L’entretien individuel, quant à lui, vise un suivi ponctuel ou spécifique, souvent pour aborder une problématique ou un besoin précis. Chaque type d’entretien s’inscrit dans une dynamique différente et complémentaire de gestion des ressources humaines.
Le Code du travail ne prévoit pas explicitement l’obligation de réaliser un entretien après chaque absence. Cependant, certaines obligations légales et bonnes pratiques s’y rattachent indirectement :
La visite médicale de reprise auprès du médecin du travail est obligatoire dans les cas suivants (article R.4624-31) :
Cette visite doit avoir lieu dans un délai de 8 jours suivant la reprise et vise à s’assurer que le salarié est apte à reprendre ses fonctions.
Même si l’entretien de retour n’est pas strictement obligatoire, son absence peut entraîner des conséquences importantes pour l’employeur :
Exemple concret : en 2023, une entreprise a été condamnée à verser 15 000 € à un salarié pour ne pas avoir organisé un suivi adéquat après un arrêt maladie prolongé, entraînant une rechute liée au stress.
La réussite de l’entretien repose sur une préparation minutieuse :
L’entretien doit être un moment d’écoute et de dialogue. Voici les étapes essentielles :
Que dire après une longue absence, quelques exemples :
Consignation écrite : documenter les points abordés et les décisions prises dans un compte rendu.
Mise en œuvre des actions : Planifier les formations ou ajustements identifiés.
Suivi régulier : Prévoir des points de suivi pour évaluer la progression du salarié.
Les entreprises de taille intermédiaire (ETI), en raison de leur structure et de leurs effectifs, peuvent tirer un grand bénéfice d’une politique proactive en matière d’entretien de retour. Voici quelques recommandations :
Exemple de cas pratique : une ETI industrielle met en place une politique systématique d’entretien de retour après tout arrêt supérieur à 15 jours. Grâce à une formation des managers et à l’utilisation d’un logiciel RH, elle constate une réduction de 25 % des litiges liés aux retours.
L’entretien de retour d’absence n’est pas seulement une bonne pratique : il est essentiel pour assurer la réintégration harmonieuse des collaborateurs et prévenir les risques juridiques. Pour les ETI, il constitue également un levier stratégique pour renforcer l’engagement et la productivité des salariés.
En adoptant une approche structurée et en s’appuyant sur des outils comme Silae, les entreprises peuvent transformer ce moment en une opportunité d’amélioration continue, à la fois pour les collaborateurs et pour l’organisation.
1.📌 Vérifier les obligations légales
Visite médicale de reprise obligatoire si l’arrêt dépasse 30 jours, en cas d’accident du travail (+8 jours) ou de maladie professionnelle (article R.4624-31).
Entretien professionnel requis si l’arrêt dépasse 6 mois (article L.6315-1).
2.📌 Organiser la reprise
Prévoir un entretien de réintégration pour évaluer l’aptitude et les besoins d’aménagements.
Maintenir un suivi régulier pour ajuster la charge de travail et prévenir les risques.
3.📌 Assurer un accompagnement adapté
Adapter le poste si nécessaire.
Faciliter la reprise et l’intégration dans l’équipe.
💡 Bon à savoir : l’absence de visite médicale ou d’entretien peut engager la responsabilité de l’employeur en cas de contentieux.
NON, il n’est pas systématiquement imposé par la loi. Toutefois :
En matière d’obligations légales, il convient de distinguer plusieurs types d’entretiens de retour au travail.
📌 Obligation légale : selon l’article L.6315-1 du Code du travail, l’entreprise est tenue de réaliser un entretien professionnel après certaines absences prolongées :
💡 Attention : cet entretien n’est pas un entretien de retour au travail au sens strict, mais un entretien professionnel obligatoire visant à envisager les perspectives d’évolution et de formation du salarié.
Selon l’article R.4624-31 du Code du travail, une visite médicale de reprise auprès du médecin du travail est obligatoire dans les 8 jours suivant la reprise pour :
👉 But : vérifier l’aptitude du salarié à reprendre son poste et proposer des aménagements si nécessaire.
📌 Risques pour l’employeur :
🔴 L’absence de visite médicale obligatoire peut entraîner des sanctions financières et engager la responsabilité de l’employeur en cas d’accident du travail.
🔴 Un salarié pourrait saisir les prud’hommes pour défaut d’accompagnement, ce qui peut mener à une condamnation pour manquement à l’obligation de sécurité.